Csa Plongée : Plongées sur brest en Bretagne » La plongée vers l’extrême

La plongée pour la plupart d’entre nous se résume à la découverte du milieu le plus proche. Certains se suffisent des petites profondeurs, que ce soit en apnée ou en scaphandre.
D’autres, recherchent des sensations plus fortes et descendent bien plus profond, mais quelle que soit la profondeur, c’est bien le plaisir de la découverte qui prime. Il suffit d’écouter  les plongeurs à chaque sortie de l’eau ou même dans l’eau en attendant le bateau relater les émotions de leur plongée.
Pourtant,  il y en a, qui vont bien au delà. Exemple : Laurent BALLESTA,  plongeur biologiste et photographe, qui a dépassé l’impossible pour nous, et est descendu à plus 120 mètres afin de  filmer et photographier un poisson de plus de 60 millions d’années, le Coelacanthe.

Je vous laisse découvrir cet exploit en lisant l’article de Catherine Le Guen dans les pages du Télégramme de Brest.

Vous pouvez aussi aller sur le site. http://www.letelegramme.com

Le plongeur, biologiste et photographe Laurent Ballesta sera, ce soir, à Océanopolis, à Brest, pour la rétrospective de trois années de plongée et de tournage à la découverte de la biodiversité marine.

«Je sors de l’eau, merci de me rappeler plus tard!». L’homme qui pensait rester terrien cette journée-là s’est retrouvé sous l’eau pour photographier une carpe de 25kg, capturée et relâchée dans un lac de Camargue! Laurent Ballesta ne résiste pas aux belles images et ce sont celles ramenées par le commandant Cousteau, puis celles du Grand Bleu, qui ont inspiré sa triple vocation. «Enfant, je passais beaucoup de temps la tête dans l’eau, à Palavas-les-Flots (Hérault). J’arrivais à observer des choses et j’adorais raconter ce que je voyais. Mais très vite, la question de restituer ce que j’avais vu s’est posée et la photographie s’est imposée». À 35 ans, Laurent Ballesta a un palmarès impressionnant. En 2007, il réalise la photographie la plus profonde du monde, faite en plongée autonome à moins 192 mètres, en Méditerranée. «Nous sommes de vrais explorateurs. Les photos que je ramène n’ont rien à voir avec les films pris par un sous-marin bruyant qui aura fait fuir toute la faune ou un robot qui n’aura jamais la dextérité ou le regard d’un plongeur», confie le biologiste. «Ça a du sens d’aller plus profond grâce aux nouvelles techniques. J’ai la chance d’avoir l’alibi extra de la biodiversité. Dans tous mes rêves, je vois la mer sans opacité et le fond comme si j’étais en avion».

Plongées dangereuses

Laurent Ballesta a longtemps testé la technique avant de s’attaquer à des profondeurs record ou à des plongées difficiles, comme celles réalisées en Afrique du Sud, à la recherche du coelacanthe, le poisson vieux de 60millions d’années. «Cela faisait partie de mes rêves mais je pensais qu’ils étaient trop profonds. Lorsque j’ai appris que deux plongeurs allemands en avaient vu à 120 mètres en Afrique du Sud, je me suis dit que c’était possible». Les deux plongeurs en question sont morts en 2000 sur le site… mais cela n’a pas découragé LaurentBallesta qui, après plusieurs demandes, obtient le feu vert et rejoint Durban en janvier2010, avec son équipe. Situer le canyon aux coelacanthes n’a pas été le plus facile. Il a fallu ensuite calculer les dérives pour ne pas risquer de rater l’objectif avec une houle de quatre mètres et des courants de plus de10km/h! Six plongées ont finalement été fructueuses. «Dès la première des 21 plongées que nous avons réalisées, j’ai eu la chance de voir mon premier coelacanthe, après trois minutes trente de descente, à120mètres! Je nageais avec le plus vieux poisson du monde et je ne cessais de me dire ?calme-toi, c’est un poisson comme un autre?. Il y avait, en plus, une belle lumière ce jour-là, à cette profondeur! Relativement indifférent, l’un d’eux est remonté de dix mètres pour se laisser photographier sur un fond sableux».

Très lente remontée

Ces plongées profondes sont possibles grâce à la technique du scaphandre recycleur en circuit fermé et à gestion électronique, qui permet, grâce à un fort taux d’hélium, de s’affranchir des risques de narcose, l’ivresse des profondeurs. Discret, le système ne génère pas de bulles et rend l’approche de la faune plus aisée. En revanche, descendre à 120 mètres et y rester trente minutes pour photographier la faune impose ensuite de respecter des paliers de décompression durant près de cinq heures. «Cela coûte cher en fatigue. Mais c’est le prix à payer pour aller là où personne d’autre ne va».

«J’ai eu la chance de voir mon premier coelacanthe, après trois minutes trente de descente, à120mètres!». »

  • Laurent Ballesta plongeur biologiste
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